Nine Leaves
Il y a quelques années sont arrivés en France les premiers rhums de l’archipel nippon. Avant eux, les whiskies japonais ont ouvert une large brèche en remportant de nombreuses distinctions, entraînant un regain d’estime chez les producteurs et même la création d’une petite distillerie artisanale de whisky de malt : Chichibu. C’est en visitant cette dernière que Yoshiharu Takeuchi a appris à distiller pendant 3 jours en utilisant de petits alambics pot still écossais en cuivre. Son but était de produire un rhum japonais d’un nouveau genre. Pour relever ce pari ambitieux, il privilégie les ingrédients japonais et porte une attention toute particulière à son approvisionnement en eau, dont la pureté est essentielle à la production de boissons de qualité dans l’archipel. Les meilleures eaux du Japon se trouvant sur l’île principale de Honshu, il obtient un accord avec le propriétaire d’une source d’eau près du lac Biwa, le plus grand du pays. Il reconnaît que la qualité de l’eau minérale joue un rôle extrêmement important durant la fermentation du sucre brun et donc influe sur la qualité finale du rhum après distillation. D’un point de vue technique, le procédé de fabrication s’inspire très largement des standards de l’industrie du whisky japonais, reconnaissant à la fois le caractère « divin » de la fermentation (nous dirions plutôt « la magie » de la création des arômes) et scientifique de la production, et notamment la distillation. La philosophie de production est toute japonaise avec un caractère artisanal revendiqué. Le but est de créer un rhum qui incarne les idées et la créativité de son distillateur. La démonstration de ce que les Japonais appellent le monozukuri, l’esprit de l’artisanat nippon dont le perfectionnisme n’est plus à démontrer, auquel la famille de Yoshiharu san est très attachée depuis plusieurs générations, alors qu’ils étaient encore producteurs de pièces pour l’industrie automobile. Il s’est d’ailleurs lancé dans la production de rhum pour pouvoir démontrer aux consommateurs ce qu’est le cœur du monozukuri !