Longtemps le code fiscal japonais sur les alcools restait assez nébuleux concernant son précieux whisky estampillé « product of Japan ».
Le dit code qui date de 1953 a d’abord était amendé en 1989, puis en 1997. Il donne une définition du whisky assez floue dans son article 3 paragraphe 15 :
« Un distillat contenant de l’alcool fermenté à partir de la saccharification d’ingrédients dont de l’eau et des céréales maltées ».
Le taux d’alcool, le pourcentage de céréales maltées ne sont pas réglementés, contrairement au 40% minimum et au 3 ans de vieillissement en fûts de chêne obligatoires pour la mention whisky en Europe.
Autre flou artistique mais légal, des blends japonais peuvent être assemblés avec du whisky écossais ou autres et se vendre sous l’étiquette « Japanese whisky ».
L’univers des spiritueux a déjà fait état de cette pratique soulevant ainsi des questions sur les revendications d’authenticité des marques.
Ces pratiques seront bientôt de l’histoire ancienne, car l’Association japonaise des producteurs de spiritueux et de liqueurs légifère en imposant de nouvelles normes d’étiquetage dans le but de « protéger les intérêts des consommateurs, à assurer une concurrence loyale entre les entreprises et à améliorer la qualité ».
Car in fine c’est toujours le consommateur final qui trinque.
Ce qu’il faut retenir du nouveau cahier des charges concernant les whiskies japonais :
Pour pouvoir prétendre à la mention “whisky japonais”, le whisky devra être distillé et vieilli au moins 3 ans au Japon. L’eau devra forcément provenir du Japon. Terminé les marques au nom japonisant qui peuvent nous induire en erreur, car les marques, par leur nom, ne devront pas laisser penser qu’elles sont japonaises si ce n’est pas le cas.
Les nouvelles normes de production du whisky japonais un peu plus en détails
Côté céréales :
L’orge maltée doit toujours être utilisée dans l’élaboration du whisky japonais. D’autres céréales, en plus du malt pourront entrer dans la composition. L’eau utilisée (brassage, distillation …) doit venir du Japon.
Un peu de chimie :
Les étapes de la saccharification*, la fermentation comme la distillation doivent forcément être effectuées au sein d’une distillerie au Japon. Le distillat ne doit pas excéder 95° en sortie d’alambic.
Côté chai :
Le whisky doit vieillir minimum 3 ans au Japon en fûts de bois dont la capacité ne doit pas excéder 700 litres.
Par ailleurs, la mise en bouteille doit se faire au Japon. Le degré minimal est de 40% ABV.
La coloration au caramel est tolérée.
*conversion de l’amidon en sucres pendant l’étape de brassage